La Dent du Geant
The following is the story of our trip to the "Dent du Geant", on July 20th 2006 with Gregoire and Sylvain. An exceedingly awesome climb and summit, and a fantastic trip. In French, apologies to the non-francophone - try A Babelfish Translation).
Quand Grégoire a mentioné la Dent du Géant comme idée de sortie en montagne, je n'avais aucune idee de quoi il s'agissait. "un des premier quatre milles", me dit il. Quand j'ai soumis l'idée a Sylvain, il a répondu que ca lui disait pas mal vu qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'y aller. Si Sylvain, qui passe des dizaines de jours par ans en haute montagne, n'y avait jamais mis les pieds, je conclus que ce sommet n'avait pas énormement d'interet. Tout c'étant bousculé les jours précèdant la course, il ne me fut pas possible d'aller découvrir les topos a l'office de haute montagne. J'aurais pu aussi pensé a feuilleter les quelques bouquins d'alpinisme du chalet, mais bon...
Ce n'est que la veille, en arrivant au sommet de la Grande Floria, après une magnifique escalade, que je jetai mon premier coup d'oeil sérieux a l'aiguille. Bien qu'au fond du massif (ca fait frontière avec l'Italie), et une relativement petite formation rocheuse, a coté de colosses tels que la verte, les grandes Jorasses, le Tacul, elle etait immanquable. Le nuage qui se trouvait au dessus d'elle (un des seuls nuage dans le ciel ce jour la), lui donnait un air mysterieux et inhospitalier.
Jeudi 20 Juillet. Réveil a 6 heures du mat. Petit dej rapide. Papa fait comme de coutume le sandwich au jambon et nous dépose chez Sylvain apres etre passé prendre Grégoire. 7 heures, depart pour Courmayeur, de l'autre coté du tunnel. 8 heures. Nous voilà dans la premiere benne en direction du refuge Torino et de la pointe Helbronner. Sur la neige de Glacier peu avant 9 heures, nous décidons de ne pas mettre les crampons vu l'état deja piteux - réchauffement atmospherique oblige - de la neige. Et oui cet été il ne regèle la nuit plus guere qu'au sommet du Mont Blanc (isotherme 4500m). Après environ une demi heure de marche dans la neige dans la lumière rasante mais vive, nous longeons les aiguilles Marbrées et arrivons au pied du socle rocheux au sommet duquel ce dresse l'aiguille. C'est a partir de la que ca commence vraiment a monter. C'est plus de la grimpe que de la marche. On se sert des mains autant que des pieds, les pierres sur lesquelles nous prenons nos appuis sont souvent en equilibre precaire, la boue de granite qui sert de ciment entre les roches est instable et fuyante. Nous arrivons toutefois rapidement au pied de l'aiguille, vers 10h30.
Pause "barre énergetique", changement de chaussures, reconfiguration des sacs (on ne montera qu'avec 2 sacs legers). A 11 heures, debut de l'escalade. Il y a en gros, 3 voies:
- la voie classique, pas mal frequentee, et sur-equipee: une bonne partie de la voie est equipee d'une grosse corde en nylon (3 centimetre de diametre) fournissant des prises ideales pour le non-grimpeur. Elle se fait d'ailleurs sans probleme avec des grosses chaussures de marche.
- une voie sur la droite de la classique en 5+ max. C'est celle que nous avons prevu d'emprunter.
- une voie en 6b sur le versant italien. Un peu trop costaud pour nous a priori.
Donc nous voila partis. On galère un peu pour trouver la voie car aucun équipement n'est présent. Meme pas de relais. Apres 15/20 bonnes minutes, Sylvain a pose le relais. Cette premiere longueur est cotée 5 bien qu'étant surplombante et athlétique. Ca promet. Bref, apres pres de 40 minutes de lutte (cotation douteuse, friend coince, topo imprecise, absence d'equipement) rien que pour une longueur, nous regardons la montre et décidons de nous rabattre sur la voie classique juste a coté. Dommage, mais ce serait encore plus dommage de ne pas pouvoir atteindre le sommet. Apres une escalade agréable sur 5 longueur, nous arrivons au premier puis deuxieme sommet (le plus haut - 4013m). Le sommet est décoré d'une vierge metallique mutilée de coups de foudre. Sainte Marie fait aussi office de relais final.
Etre au sommet asseré de l'Aiguille du Géant c'est un peu comme etre dans un helicoptère au milieu du massif du Mont Blanc. Un peu comme si toutes ces majestueuses montagnes c'etait disposées de sorte a pouvoir etre sous le regard bienveillant de la vierge du Géant. Nous profitons aussi des vues interminables sur les massifs italiens, suisses et francais, proches ou lointains.
Après avoir profité de la vue et fait nos adieux a Marie, nous rebroussons chemin vers le premier sommet et entamons le rappel de descente. Sylvain installe la corde et part. Puis il s'arrete. Embouteillage? Le cordée qui nous précede ne trouve pas le troisième relais et descent trop bas. Pres de 30 minutes passent avant qu'ils vaquent le deuxieme relais. Grégoire et moi attendons patiemment la haut, profitant du soleil et essayant de ne pas trop regarder le vide en bas. Finalement tout ce décoince et nous arrivons dans la neige au pied de l'aiguille après quatre longueurs.
Il n'est pas loin de 3 heures. Plus beaucoup de temps avant la dernière benne de descente. Il ne faut pas trainer et Sylvain nous met la pression. Nous descendons la caillasse d'un pas rapide, et arrivons sur le glacier, a l'abris des chutes de pierres en un temps record. La neige et beaucoup plus molle a cette heure. A chaque pas on se demande jusqu'ou le pied va s'enfoncer. Et quelques fois c'est jusqu'en haut de la cuisse. Les distances entre membres de la cordée sont ralongées afin qu'une crevasse ne nous avale pas tout les trois. Après une heure 15 de descente nous arrivons sur la terre ferme du refuge Torino.